Le blocage alimentaire adulte, ou néophobie alimentaire, est un trouble de l’alimentation encore peu connu et dont l’on parle très peu. Ce trouble alimentaire complique beaucoup le quotidien de la personne touchée, avec un impact au niveau psychologique, au niveau social mais aussi au niveau de la santé.
En quoi consiste le blocage alimentaire adulte et comment savoir si l’on est atteint ?
Comment traiter efficacement la néophobie alimentaire chez un adulte ?
Découvrez-le dans cet article.
Néophobie alimentaire, c’est quoi ?
La néophobie alimentaire, aussi appelé trouble d’alimentation sélective (TAS) ou blocage alimentaire, est un trouble de l’alimentation que l’on connait surtout chez les enfants (entre 2 et 10 ans) et qui disparait généralement à l’adolescence. Toutefois, certaines personnes continuent à être atteintes de ce trouble à l’âge adulte : on parle de blocage alimentaire adulte. Parfois, la néopobie alimentaire n’existait pas pendant l’enfance du patient mais elle a commencé à l’âge adulte.
Le néophobe ne mange que certains aliments ou groupes d’aliments et refuse de goûter le reste des aliments. La simple idée de goûter ces aliments qui ne font pas partie de leur régime alimentaire habituel cause de la peur et de la panique. La peur de goûter ces aliments peut être liée à la texture, l’odeur, la température ou encore la couleur de l’aliment.
Elle peut aussi être liée à une condition du patient, comme une mauvaise condition dentaire ou des troubles gastriques, qui les poussent à éviter certains aliments et débouche sur un blocage alimentaire. Parfois, la cause est difficile à déceler : l’aliment fait envie au néophobe mais il est physiquement incapable de le goûter.
La néophobie alimentaire est un trouble de l’alimentation à prendre au sérieux. Ne pas vouloir goûter tel ou tel aliment n’est pas un caprice mais une peur réelle. Ce trouble peut avoir des conséquences graves, comme des carences ou une exclusion sociale.
Les conséquences du blocage alimentaire adulte
La néophobie alimentaire est effectivement un trouble de l’alimentation handicapant au quotidien. Pour commencer, il s’agit d’un trouble alimentaire très peu connu : l’entourage du néophobe va donc penser que celui-ci fait un caprice, qu’il « fait la fine bouche » ou qu’il « fait l’enfant ».
Le néophobe va donc éviter ce genre de situation en prétendant qu’il est allergique à certains aliments ou qu’il n’aime pas ces aliments. La sélectivité de son alimentation peut être source de tensions : il donne un mauvais exemple aux enfants, il complique la préparation du repas, etc.
Comme toute personne atteinte de trouble de l’alimentation, le néophobe perçoit toute situation sociale comme une source d’angoisse, surtout lorsque la situation implique de la nourriture (un dîner entre amis, un repas d’affaires, un repas de famille…).
En effet, ce qui est valorisé dans la société, c’est de manger de tout et d’être curieux de goûter. Au contraire, trier son assiette est mal vu. Le néophobe pourra donc avoir tendance à s’isoler et à éviter les situations sociales – du moins celles qui incluent de la nourriture.
Enfin, le blocage alimentaire adulte peut créer des carences, comme celles au magnésium par exemple. En effet, les personnes atteintes de ce trouble mangent tous les jours la même chose, leur alimentation est réduite à 10-15 aliments. Selon certaines études, ce trouble augmenterait le risque de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.
Blocage alimentaire, que faire ?
Le blocage alimentaire adulte est plus difficile à prendre en charge que le blocage alimentaire enfant. En effet, la néophobie chez l’enfant est normale, elle participe de son développement. En revanche, un adulte qui est néophobe depuis l’enfance a acquis des habitudes qui sont difficiles à changer.
L’une des solutions pour traiter le blocage alimentaire adulte est la thérapie cognitive comportementale (TOC). Cette approche est celle qui est privilégiée pour traiter toutes sortes de phobies. Dans le cas du blocage alimentaire, la thérapie cognitive comportementale consiste à exposer le patient à de nouveaux aliments et à travailler sur la perception qu’il en a, pour petit à petit l’encourager à goûter de nouveaux aliments et à les intégrer à son alimentation.
L’une des approches de la thérapie cognitive comportementale est le rapprochement alimentaire, qui consiste à introduire des aliments similaires à ceux que le néophobe mange déjà ou de combiner à un aliment toléré un nouvel aliment.
D’autres solutions peuvent être associées à la thérapie cognitive comportementale pour en améliorer l’efficacité, comme la prise d’antidépresseurs ou la psychothérapie comportementale qui va permettre au patient de comprendre sa phobie.
La meilleure solution pour maximiser l’efficacité de la thérapie cognitive comportementale est d’aller consulter un diététicien ou nutritionniste spécialisé dans le traitement des troubles alimentaires. Celui-ci pourra trouver des textures, goûts et saveurs qui pourront être progressivement tolérés par le néophobe et donc introduits dans son alimentation.
Il pourra également travailler sur les carences nutritionnelles du patient pour améliorer son état de santé et alléger les conséquences du trouble alimentaire.
L’accompagnement par ces professionnels de santé est primordial pour que le patient puisse intégrer de nouveaux aliments à son régime alimentaire sans rejet ou dégoût.
L’accompagnement se fait progressivement, en tenant compte des particularités et progrès du patient.